L’influence culturelle créole ressentie dans le roman Cent ans de solitude, écrit par Gabriel Garcia Márquez, aidée par le réalisme magique, est encore plus manifeste dans De l’amour et autres démons, qui est le point de départ d’une singulière histoire d’amour, dans le cadre coloré, décadent de Carthagène des Indes, au milieu du XVIIIe siècle. Les personnages féminins sont construits entre le réel des colonies et le fictionnel,de cette petite fille baignant dans la culture bariolée des îles, une héroïne atypique et mystérieuse, à sa mère qui pousse le vice jusqu’à rejeter sa fille, parce que reconnaît en elle les traits de son mari. La couleur locale est double par la démythification d’un monde où un religieux lutte face à ce dilemme : amour de dieu ou amour de Sierva Maria, combat comparé à la lutte contre les hérétiques, les possédés. Il y a ici, en même temps, un métadiscours qui souligne l’effort de sélection des formes et des images, qui puissent traduire ce combat intérieur, et décrit par la métaphore la fonction de l’écriture qui puisse sauver la mémoire des choses  vécues.