A travers les débats visant les politiques linguistiques dont le but est d’éviter le préjudice envers certains intérêts et droits des parleurs, on se réfère fréquemment au fait que ces politiques, en tant qu’ensemble de droits culturels, doivent proposer des solutions optimales afin d’empêcher toute forme de discrimination par le truchement du langage ou de stigmatisation des certaines catégories sociales. Malgré les efforts des ONG, orientés dans cette direction, dont le résultat a été une série de lois adoptées aussi en Roumanie, l’analyse rigoureuse de l’usage linguistique prouve souvent l’échec de cette démarche. La cause de cet échec tient, d’une part, à l’implémentation défectueuse de ces lois, adoptées en hâte, seulement pour sauver les apparences de correction politique. D’autre part, la différence entre la norme et l’usage se maintient dans les conditions où la pratique linguistique ne peut s’imposer par la force coercitive de l’Etat, parce que la langue est un organisme vivant qui sélectionne lui-même les éléments nécessaires. Représentatives dans ce sens sont les associations de termes risibles, engendrées au niveau de la parole, qui font l’objet de notre démarche.