Une des composantes essentielles de la structuration du discours poétique, le je féminin de G. Bacovia se redéfinit par la minéralisation ontologique, par l’engendrement de sa propre substance dans un exile de l’être (qui dépasse le modèle du symbolisme français), dont le mouvement involutif conduit l’unité existentielle dans l’abyme du non-être. Cet exile intérieur trouve sa réflexion dans l’obstruction et dans la chute de l’extériorité par le truchement des métamorphoses de l’élémentaire. La continuité idéatique du profil féminin ne présente de la relevance poétique que dans un univers où la minéralisation et l’exile déclenchent la désagrégation de l’être dans une chute du sentiment, irréversible et symbolique, tout en affectant aussi l’apparent dynamisme du couple.