Dans les romans de Nicolae Breban le manque apparent de l’épique (du narratif) et, en particulier, celui de la vraisemblance des personnages, oblige le lecteur à rechercher de différentes grilles de lecture et de multiples possibilités d’interprétation des événements. L’auteur ajoute au banal quotidien l’abyssal de l’être humain et, en outre, il construit les personnages qui semblent faux, car ils sont des êtres placés aux confins de deux mondes : l’un réel et l’autre métaphysique. Dans L’Annonciation, Breban crée une nouvelle ontologie en fonction des typologies comme: le Pauvre et le Faible, le maître et le serviteur. La sortie de l’histoire est justement l’illusion de pouvoir contrôler le temps qui retourne de lui-même pour garantir notre existence par la mémoire. Pris entre la fuite de l’histoire et le désir de vivre, Grobei se transforme en un personnage oxymoronique qui conquiert Lelia par la négation et par la tentative de se soustraire à ses charmes, mais la femme constitue par elle-meme l’humanité et l’histoire. Le reniement de Lelia est le refus du narratif, du temps et de la vie. Le récit Booz décrit d’autres sources d’énergie par le biais des relations de subordination et de domination de la dictature communiste. Breban y utilise le style indirect libre une technique qui, sans tourner en dérision l’existence et l’ontologie de la paysannerie, révèle la puissance infinie de l’homme. Paul Booz est cependant une énergie, une oscillation permanente entre Roméo et Don Juan, un personnage qui a réussi de maîtriser la peur et, par conséquent, il sera en mesure de reconquérir son univers rural.