Ce qu’on appelle canoniquement « langue de bois » représente une technique discursive qui se sert principalement de clichés. Les clichés linguistiques ont la capacité de réduire les problèmes les plus importants à des phrases raccourcies, faciles à répéter et à apprendre par coeur. Les régimes totalitaires en ont copieusement profité pour des raisons idéologiques très bien ciblées : dispenser de toute discussion réelle, de toute réflexion et expression personnelles. En occurrence les exigences doctrinaires aboutissaient à manipuler l’expérience personnelle et les sentiments et à les placer selon le catalogue officiel. Nous nous proposons d’identifier les caractéristiques du renouveau discursif post totalitaire et saisir les éventuels changements dans la fabrication des clichés.