La Conférence de paix de Bucarest de 1886 et celle de 1913 ont eu au centre de leurs préoccupations exclusivement des questions regardant la région des Balkans. Les deux conférences ont été convoquées au moment où était menacé l’équilibre des forces régionales, de la paix et de la sécurité au sud du Danube, mais aussi sur le plan européen. La seconde réunion de ce genre, celle de Bucarest (17/30 juillet – 27 juillet/9 août 1913), allait accroître le prestige de la Roumanie sur le plan diplomatique et militaire, en tant qu’arbitre incontestable des Balkans. L’intervention militaire de la Roumanie au sud du Danube en 1913 a été considérée comme l’accomplissement d’un vrai mandat européen, qui consacrait le rôle d’un petit État en tant que facteur d’équilibre régional, dans des conditions où les grandes puissances s’avéraient incapables d’imposer la paix aux États appartenant à la Ligue balkanique. En ce qui concerne le caractère de cette action militaire, qui a influé sur la fin du conflit interbalkanique, il y eut, dans la période immédiatement après la Conférence de paix, des disputes ardentes entre historiens, hommes politiques, diplomates et juristes.