Pouvoir et sexe coexistent et se heurtent tout au long de Dina, roman de Felicia Mihali en tissant une dialectique paradoxale que j’appelle “la sexualité du pouvoir”. La force du premier (pouvoir) ne peut s’exprimer que dans la répression du second (sexualité), tant que celui-ci représente une menace de subversion de l’ordre établi. Dans le roman, la violence sexuelle du plus fort fait loi. Elle a pour but de réduire l’individu et le soumettre. La domestication du corps n’a autre but que la domestication de l’esprit. Dragan représente le phallus et la métonymie du phallus, et Dina l’objet sexuel. À l’image du système politique conquérant, Dragan est le tyran qui force. Le pouvoir phallocratique qui est un pouvoir mâle c’est une nouvelle figure de l’intimidation. Dragan est un grand auxiliaire paranoïaque qui ne sert pas à comprendre, mais à séparer, à réduire, à écraser. Il est la personnification du tyran et du régime.